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An Phuoc, une petite Vietnamienne aux yeux bleus

La généalogie intrigante d’An Phuoc peut se lire sur son visage. Son histoire commence dans le passé noble de l’ethnie Cham et se termine dans ses yeux bleus perçants hérités d’ancêtres français.

Les portraits d’An Phuoc et de sa sœur capturés par Réhahn ont rencontré un succès immédiat dans la presse internationale. Plus important encore, sa relation avec leur famille s’est transformée en une amitié à vie qui continue à se renforcer à travers le Projet Giving Back.

LES CHAM AUTREFOIS ET AUJOURD’HUI

Les Cham sont des descendants de l’Empire de Champa, remontant jusqu’au 2e siècle après JC. Ils contrôlaient le centre du Vietnam et certaines régions de l’est du Cambodge et du Laos pendant près de 15 siècles.

Aujourd’hui, environ 161 700 Cham vivent toujours dans le centre et le sud du Vietnam, dont An Phuoc et sa famille. 

Ils représentent les origines de la population musulmane au Vietnam bien qu’ils soient également influencés par les rites bouddhistes et hindouistes.

Portrait of a Vietnamese girl with Blue Eyes - By Réhahn
Le portrait d'An Phuoc désormais célèbre dans le monde entier

LA RENCONTRE

Lorsque Réhahn a rencontré An Phuoc dans la province de Ninh Thuan en 2014, l’artiste avait déjà lancé le Projet Precious Heritage. Sa mission consistait à retrouver les 54 groupes ethniques du Vietnam afin de représenter leurs différentes cultures, traditions et costumes.

Quelques milliers de Cham vivent dans la région aride de Ninh Thuan. Même si peu d’entre eux portent leur costume traditionnel, ils continuent tous de parler leur dialecte, différent des autres langues vietnamiennes. Réhahn a décidé de rendre visite au groupe dans l’espoir d’en savoir davantage sur leur culture.

Quelques semaines avant son voyage, un ami l’avait informé de l’existence d’une petite fille Cham « aux yeux de chat ».

Curieux d’en apprendre plus sur elle et sur son ethnie, Réhahn a demandé aux populations environnantes de l’aider à retrouver son village. La mission s’était avérée bien plus simple que prévu.

La famille d’An Phuoc est connue dans la région pour sa différence génétique rare. An Phuoc n’est pas la seule à posséder des yeux clairs. Son père et son frère ont tous les deux les yeux bleus tandis que sa sœur, Sapa, a un œil noisette et un œil bleu.

A sept ans, An Phuoc est la benjamine de sa famille. Elle vit avec son frère, sa sœur et ses parents dans un petit village où ces derniers gagnent leur vie en faisant de la poterie et de la charpenterie.

Lorsque Réhahn est arrivé dans la maison familiale et a expliqué le motif de sa visite, les parents d’An Phuoc et son grand frère l’accueillirent chaleureusement. Cependant, ils étaient initialement réticents à l’idée de le laisser capturer un portrait à cause d’une précédente expérience avec un photographe irrespectueux.

Réhahn mit son appareil photo de côté, davantage intéressé par leur histoire que par autre chose.

children vietnam portraits rehahn photograph
An Phuoc
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Sapa est la grande sœur d’An Phuoc

UNE CONNEXION FRANÇAISE

Ils invitèrent Réhahn à partager le dîner, au cours duquel le photographe et ses hôtes établirent un lien solide. Ils apprécièrent partager des histoires et des éclats de rire ensemble autour de plats faits maison. Suite à cette première soirée, la famille d’An Phuoc l’invita à rester deux jours de plus ! Il accepta avec plaisir.

L’artiste apprit rapidement que l’arrière-grand-père paternel des enfants leur avait en fait transmis le gène des yeux bleux. Comme Réhahn, celui-ci était français.

Cela explique probablement en partie l’accueil chaleureux et l’affection dont la famille avait fait preuve lors de leur toute première rencontre.

A la fin du séjour, les parents d’An Phuoc autorisèrent Réhahn à capturer des portraits d’elle et de sa sœur Sapa. Leur grand frère était également rassuré lorsqu’il comprit que Réhahn était photographe et non pas journaliste. La seule raison de la présence de Réhahn était de montrer la beauté de ses sœurs au monde entier.

Cette expérience est venue renforcer la philosophie du photographe : celle qu’il est important de prendre le temps de créer une relation. Ne vous précipitez jamais pour capturer des photos sans prendre en considération la personne qui se trouve en face de l’objectif.

Traitez toujours vos sujets avec respect.

Juste avant de partir, Réhahn promit de revenir pour les aider du mieux que possible et de les inviter dans sa maison à Hoi An.

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LA NAISSANCE D’UNE AMITIÉ 

Ce portrait d’An Phuoc est devenu l’un des clichés les plus célèbres de l’artiste.

Le succès permit à Réhahn de soutenir la famille en prenant en charge l’éducation de Sapa et d’An Phuoc. Il leur a également fourni des vêtements, un soutien financier et un vélo pour se rendre à l’école, située à plusieurs kilomètres de leur maison.

Grâce au parrainage de Réhahn, les deux sœurs apprennent désormais à parler anglais afin d’optimiser leurs futures opportunités.

En juin 2015, ces nouveaux amis se sont retrouvés de nouveau, cette fois à Hoi An. La famille n’avait jamais embarqué à bord d’un avion auparavant, et était excitée à l’idée de découvrir le centre du Vietnam.

La famille séjourna dans la maison de Réhahn et visita sa galerie d’art Couleurs d’Asie. Il y eut un moment d’émotion lorsqu’ils virent les portraits des deux sœurs exposés.

Depuis, Réhahn est retourné leur rendre visite plusieurs fois. Il les considère comme des membres de sa famille au Vietnam : une rencontre fortuite, qui a mené à un lien éternel.

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